top of page
Rechercher
  • Photo du rédacteurThierry Bréboin

Souvenirs ! Souvenirs !


1er Décembre 2083 - Polis, 19 h - NEOM, 9 h.



Une tasse de café était posée sur la table de la cuisine à côté d’un tas de photos jaunies par le temps. Julie, pensive, les regardait avec mélancolie. Des photos d’elle et de sa mère, à diverses périodes de leurs vies, étaient dispersées avec nonchalance. Elle prit sa tasse de café et marcha jusqu’à la baie vitrée. Elle plongea son regard sur la Grande Place où se tiendrait ce soir la cérémonie de clôture des célébrations de NEOM. Un ring de combat de forme hexagonale avait été installé à l’une des extrémités de la Grande Place. Le ring était clôturé par des grillages de 10 mètres de haut. Lui faisant face, à l’autre extrémité, une scène musicale accueillerait une pléiade d’artistes donnant un concert en l’honneur du Gouverneur. Au centre, la Grande Place était vide à cette heure matinale. Quelques robots et cyborgs nettoyaient les restes des festivités de la veille. La nuit fut bruyante. Le concert ne s’arrêta que très tard dans la nuit. Dans quelques minutes, pour la première fois, Julie sera en tête à tête avec son père génétique. Afin d’être seul avec Papy Phil, elle avait donné congés à Maria, prétextant que l’anniversaire de NEOM est un jour férié. Un écran hologramme flottait au milieu de la pièce. Un présentateur humanoïde débitait les dernières nouvelles avec images à l’appui.

— Ce soir, nous aurons le privilège d’assister à trois finales. En premier lieu, la finale « Cyborg Fight » opposera Vulcan, le champion en titre à BulldogZer, le challenger dont tout le monde parle. Les demi-finales d’hier soir ont donné lieu à un affrontement très spectaculaire.

Les images montraient des extraits du combat de la veille. La force et la violence des coups étaient à couper le souffle. Tout à tour, les combattants cyborgs voltigeaient et s’écrasaient contre les parois du ring. Les règles étaient très simples. Il n’y avait pas de pause. Le combat s’arrêtait lorsque l’un des combattants cessait de bouger ou était mis hors de fonctionnement. Le présentateur poursuivit.

— La deuxième finale, du tournoi « Win or Die » (Gagne ou meurt) opposera Babacar à Atomic Bomb. Leurs parcours, exceptionnels jusqu’ici, nous promettent un spectacle extraordinaire. Afin d’effectuer vos paris, la plateforme Neomia est accessible à tous moments.

Les images affichaient les caractéristiques physiques de Babacar, un humain d’origine africaine de 2 mètres de hauteur et doté de 130 kg de muscles acérés. Atomic Bomb, surnom donné par les organisateurs de « Win or Die », était trapu et d’origine asiatique. Son regard semblait vide de toutes émotions et de remords. Les règles étaient également très simples. Tout était permis. Jusqu’à la mise à mort de l’un des combattants. Les deux gladiateurs avaient été capturés à l’extérieur de NEOM et emprisonnés quelques mois plus tôt. Ils étaient originaires d’un des groupes de rebelles sévissant dans la région. Un entrainement intensif pendant plusieurs mois les avait préparés à devenir des machines à tuer. Leurs parcours respectifs les avaient amenés à tuer 5 autres combattants lors de ce tournoi. Ces jeux d’un autre temps rappelaient étrangement les combats de gladiateurs des jeux romains. Les citoyens de NEOM se passionnaient pour ces combats d’une violence inouïe. Des sommes colossales étaient pariés sur Neomia pendant les combats. Le gagnant du tournoi retrouvait sa liberté et avait même le privilège de bénéficier d’une rente à vie sur NEOM.

— Enfin, La dernière finale du tournoi de Football, la NEOM Cup, opposera l’équipe des « Red Dragons » à la surprenante équipe des « Rebel Robots ». Les paris, les statistiques et résumés de leurs parcours respectifs sont accessibles sur la plateforme Neomia. — Chaîne suivante, ordonna Julie, lassée de cette information en continue.

La dernière émission de téléréalité à la mode s’afficha sur l’écran hologramme. On y voyait des humains augmentés et des humanoïdes tous lovés dans un immense duplex. Une voix off commentait les derniers rebondissements. « Sex Island » était l’émission dont tout le monde parlait sur NEOM. Les règles de cette émission télé réalité étaient diaboliques. 5 filles d’un côté et 5 garçons de l’autre, tous parfaitement bodybuildés, s’affrontaient dans des épreuves d’un nouveau genre. Chaque début de semaine, tous les protagonistes devaient former un nouveau couple et avoir des relations sexuelles. Le Vendredi, chacun d’entre eux notaient leurs partenaires respectifs selon leurs prouesses sexuelles. Les deux candidats qui récoltaient les plus mauvaises notes devaient s’affronter dans une ultime épreuve en direct et diffusée sur tous les écrans. Ils devaient avoir une relation sexuelle devant leurs colocataires. Mais cette fois-ci, le public votait pour déterminer celui ou celle qui sortait ou continuait l’aventure. L’épreuve était annoncée pour ce soir et serait diffusée sur les écrans géants entourant la Grande Place. La semaine dernière, deux hommes récoltèrent les plus mauvais scores et durent s’affronter. Les votes du public furent très serrés. Mais le verdict désigna l’un des protagonistes, aussitôt remplacé par un nouveau candidat. L’année dernière, une humanoïde sortit vainqueur de cette émission.

Rob apparut soudainement sur l’écran.

— Tu deviens fan de Sex Island ! Je te croyais plus puritaine, lança Rob, hilare.

— Ne sois pas bête. Je déteste ce programme. Quelles sont les nouvelles ? répondit Julie, semblant être offusquée.

— Ok patron. La production énergétique est sous contrôle. La zone X a réduit la cadence de production comme convenu. Les préparatifs sont en ligne avec le plan A et B.

— Côté Cyborg et centrale nucléaire ?

— Idem. Nous sommes prêts.

— Excellent. Nous nous retrouvons tout à l’heure comme convenu. — Entendu. A tout à l’heure.

La communication s’interrompit et laissa place à une rétrospective de la semaine écoulée de Sex Island. On y apercevait, grâce aux caméras infra rouge, un couple en plein ébat sexuel. Les gros plans succédaient aux plans plus larges. Un fil de commentaires en continu défilait, affichant les remarques parfois admiratives, parfois désobligeantes et méprisantes de l’audience en direct.

Julie regardait le programme d’un air perplexe. Elle songeait à la décadence de l’espèce humaine et se demandait comment nous en étions arrivés à un tel consentement et un tel déclin dans la moralité.

L’écran, de nouveau, changea. Papy Phil apparut.

— Bonjour ma petite chérie, sourit-il.

— Bonjour Papa, lui rendant son sourire.

— Comment vas-tu ? pas trop épuisée ?

— Si. Un peu. Rob et moi avons travaillé jour et nuit depuis notre dernière entrevue.

— Tout est en place ?

— Oui. Nous sommes prêts. Les bombes sont fabriquées. Les cibles répertoriées. Les cyborgs sélectionnés. Les ordres pour chacun d’entre eux sont programmés.

— Joli travail.

— Merci. Changeons de sujet, si tu veux bien.

— Oui. Tu as raison.

— Avant ton appel, je regardais de vieilles photos de famille.

— Moi aussi. J’ai amené quelques photos de ta maman et moi.

— Regarde celle-ci. J’avais 5 ans. Nous habitions une grande maison dans les Pays de la Loire, à proximité de Tours. A Noizay précisément.

— Tu es mignonne. Etait-ce dans la maison du frère d’Alex ?

— Oui. Connais-tu cette maison ?

— Non. Ta mère avait envisagé cette option au cas où. Elle m’en avait parlé, juste avant mon départ. Quand avez-vous emménagé chez le frère d’Alex ?

— J’avais 9 mois, je crois. La situation à Paris devenait de plus en plus difficile. Maman a donc décidé de rejoindre Alex.

— Selon plusieurs sources et témoignages, la situation s’est rapidement dégradée à Paris après mon départ. Les difficultés d’approvisionnement ont empiré. La violence s’est accrue. Les agents de Police n’étant plus payés, L’Etat du faire appel à des entreprises privées pour faire respecter l’ordre. Des mercenaires patrouillaient jour et nuit. Il y eut de nombreuses bavures.

— Et celle-ci. Maman et moi sommes avec Papy et Mamie sur la terrasse.

— Quel âge avais-tu ? 5 ans ?

— Oui, environ.

— A mon tour. Cette photo a été prise sur un pont à Paris, le Pont des Arts. Ta mère et moi aimions nous promener dans ce quartier. Une autre photo. On est dans le quartier de l’Odéon, proche d’où j’habitais. Ici, c’est en Normandie. C’était notre premier week-end en amoureux.

— Tu étais très séduisant. Je comprends que Maman ait été attirée par tes charmes.

— Merci. Ta mère était très jolie aussi. Elle possédait également une beauté intérieure qui me fascinait. Elle était d’une grande sagesse et d’une loyauté à toutes épreuves.

— Oui. C’est juste. Elle avait vraiment le cœur sur la main. Ses motivations n’ont jamais été guidées par intérêt, mais toujours par pur altruisme.

— Son métier d’infirmière était réellement une vocation.

— Là, c’est moi dans la bibliothèque du domaine de Noizay.

— Un domaine, dis-tu ?

— Oui, le frère d’Alex, Thibault, avait fait fortune dans le négoce de vin. Il avait par la suite acheté un domaine viticole produisant un très bon vin.

— Noizay. Quel cépage ?

— Chenin blanc. Il fait partie de l’appellation Vouvray. C’était une viticulture en biodynamie.

— Ah oui, je vois. Elle semble immense cette bibliothèque.

— Je connais par cœur le moindre recoin de cette pièce. J’y ai passé les 10 premières années de ma vie. J’aimais sentir l’odeur des livres. Puis, plus tard, lorsque je fus en âge de lire, dès l’âge de 3 ans...

— 3 ans ! coupa-t-il.

— Oui j’étais précoce. J’ai commencé à dévorer la bibliothèque. Elle regorgeait plus de 1 000 livres. Je les ai pratiquement tous lu.

L’expression du visage de Papy Phil laissait paraître un étonnement teinté de fierté.

— C’est un rythme effréné. Presque 1 livre par jour. Très impressionnant.

— A partir de l’âge de 9 ans, c’était même 3 ou 4 par jour.

— Si tu possèdes un secret, pourrais-tu le partager avec ton cher père, s’il te plaît ? paraissant intéressé et intrigué.

— As-tu déjà entendu parler des techniques et méthodes de lecture rapide ?

— Vaguement.

— Un être normalement constitué va être capable de lire entre 250 et 300 mots par minute. Grâce à un entrainement et une pratique quotidienne, dès l’âge de 8 ans, je pouvais lire 1000 mots par minute. En moyenne, un livre compte 50 000 mots. Du coup, Il me fallait 1 heure pour ingurgiter un livre.

— C’est très impressionnant. Qui t’as appris cette technique ? — Personne. Ou plutôt si, un livre dans la bibliothèque. Je me souviens qu’il y avait de nombreux ouvrages sur le développement personnel et la performance individuelle et collective, le management…

— Allais-tu à l’école ?

— Au début oui. Mais, rapidement, Maman s’aperçut de mes prédispositions intellectuelles. Je m’ennuyais ferme en classe. J’avais l’impression de perdre mon temps. Je ne voulais plus y aller. J’ai donc suivi des cours à distance. J’ai sauté 3 classes d’un coup. — Et puis, le week-end, tu pouvais jouer avec tes copains et tes copines.

— Je n’avais pas d’amis, Papa. C’est difficile à expliquer. Je n’avais aucune affinité avec les enfants de mon âge. C’est comme si, nous vivions dans un autre monde. Même aujourd’hui, ici, à NEOM, la seule personne avec qui je dialogue avec plaisir, c’est Rob. Mes concitoyens m’ennuient. J’aimerais vraiment être différente, mais ce n’est pas le cas. J’ai fini par me résigner et accepter l’évidence. Je suis une personne bizarre.

— Être différent ne signifie pas, pour autant, que tu sois bizarre. La nuance est très importante.

— Quoi qu’il en soit, je ne me situe pas dans la normalité.

— Oui car tu es exceptionnelle. Je n’ai jamais eu l’occasion de rencontrer quelqu’un qui était capable de lire à 3 ans et lire jusqu’à 4 livres par jour. Et cette personne est ma fille. Permets-moi de te dire que je suis un papa très fier de sa fille.

— Merci Papa.

— Et très triste de ne pas l’avoir connue plus tôt.

— Justement. Rattrapons le temps perdu. Montre-moi des photos de Maman et toi.

— Il y a celle-ci. Ce sont nos premières vacances d’été. Nous avions choisi de les passer dans le Lubéron, dans le Sud de la France. Ta mère est ravissante sur cette photo. Sur celle-ci, nous étions partis à Formentera, à 30 minutes de Ferry d’Ibiza. Nous fûmes totalement conquis par cette île classée au patrimoine de l’UNESCO. Ce fut un vrai coup de cœur. Nous avions convenu d’y revenir chaque année. Malheureusement, ce fut nos dernières vacances ensemble.

Il fit un silence. Julie rompit ce vide mélancolique en changeant de sujet.

— Regarde. Cette photo ci. C’est dans le jardin, à côté du potager. Je devais avoir 10 ans, juste avant notre départ de NEOM.

— Te souviens-tu comment NEOM a eu connaissance de tes capacités intellectuelles ?

— A l’époque non. Ils ont contacté Maman. Ils savaient tout de moi, de Maman, d’Alex. Ils m’avaient repéré grâce aux cours à distance. Parfois, je passais également des examens et des concours. Leurs ordinateurs finirent par m’identifier. Pendant un mois, j’ai passé une batterie de tests en tous genres. Puis, un matin, une voiture est venue nous chercher. Le voyage fut long et périlleux jusqu’à NEOM.

— Que faisais-tu de tes journées à NEOM ?

— J’étudiais. Encore et encore. Un programme spécial très intensif avait été établie spécifiquement pour moi.

— Et ta mère ? Que faisait-elle ?

— Pratiquement rien. Elle était en vacances. Tout frais payé. Elle semblait heureuse, je pense. C’était une vie de luxure pour elle et Alex.

— Elle avait acheté une certaine sécurité, je suppose.

— Qui aurait pu être éphémère. Cet édifice pouvait s’écrouler du jour au lendemain, en fonction de mes résultats. J’en avais parfaitement conscience. C’est pourquoi, j’ai étudié avec acharnement. Comme j’étais doué, la force de travail et la volonté m’ont permis de gravir des montagnes.

— L’Everest ? s’amusa Papy Phil.

— En quelque sorte, mes découvertes ont révolutionné l’IA.

— Oui, je sais. Et en même temps...

— En même temps, je n’avais pas le choix, Papa, le coupat-elle.

— Je sais. Comment vis-tu les conséquences de tes découvertes ? — Très mal. Parfois, des envies de destruction de NEOM me viennent à l’esprit. Le Gouverneur a construit un univers diabolique. Le clonage d’humain est industrialisé, Papa. Les clones sont utilisés à des fins expérimentales et sont réduits en esclavage. Parfois, ça me donne envie de vomir.

— Effectivement, ça donne la nausée rien que d’y penser. Tout le monde laisse faire ?

— Très peu de personnes sont au courant. Les laboratoires et les unités de clonage sont situés à 6 kilomètres sous terre à la verticale de NEOM. Et puis, à NEOM, tout le monde possède une puce électronique à haute fréquences sous cutanée. C’est une condition sine qua none pour pénétrer dans le royaume de NEOM.

— Sur le modèle des puces RFID ?

— Oui, exactement. De même, grâce à l’ajout d’un implant au niveau de la nuque, ils peuvent envoyer à distance une charge à hautes fréquences d’un simple clic. L’individu sera immédiatement mis hors d’état de nuire.

— Abjecte.

— Le mot est faible. Et toi, raconte un peu comment es-tu arrivé à Polis et quelle fut ton parcours ?

— C’est une longue histoire.

— J’ai tout mon temps.

— Dans ce cas. Après près d’un an de voyage sur un cargo, je suis arrivé en Nouvelle-Zélande. Pendant près de 5 ans, j’ai travaillé dans des fermes utilisant les principes de la permaculture. Sur cette photo, en arrière-plan, tu peux distinguer un potager avec une culture sur butte.

— Qui sont les personnes autour de toi ?

— Mike est à ma droite. C’est un très bon ami et le propriétaire de la Ferme. A ma gauche, Jackie, ma compagne.

— Ta compagne ! elle est ravissante.

— Elle était…

— Toutes mes condoléances.

— Merci. Cette photo fut prise à Gaïa Farm.

— C’est quoi l’habitation circulaire derrière toi.

— Ma maison ! Je l’ai construite à base de chanvre et de chaux.

— Tu y vis toujours ?

— Oui, ça fait presque 50 ans.

— Et là, c’est une photo prise en 2035 lors de la première marche. — C’est noir de monde.

— Oui, j’avais initié ce mouvement avec Mike et Jackie. Puis, le peuple a renversé le gouvernement en place.

— Combien de personnes ont manifesté ?

— Il y avait plus d’un million de personnes, soit ¼ de la population. — Sur celle-ci, c’est lors de mon discours de candidature en 2038 pour l’investiture du ministère de la Terre Mère.

— J’ai regardé des images d’archives il y a quelques jours. Ce fut vécu comme un tsunami politique à travers le Monde.

— Oui, plus ou moins. Je sais que notre initiative était scrutée avec beaucoup d’intérêt.

— Je suis fier de toi, Papa.

— Merci, ma petite chérie. Pourrais-tu m’envoyer des photos de toi lorsque tu étais enfant, s’il te plaît ?

— Oui, je vais te les envoyer.

— Et je les récupère comment.

— Tu les recevras directement sur ton téléphone. Au fait, as-tu eu des enfants avec Jackie ?

— Non, nous n’avons pas eu cette chance. Mais, son décès est intervenu au même moment que les parents de Jérémy. Il avait à peine 10 ans. Il faisait partie de notre communauté à Gaïa Farm. J’ai donc décidé de l’adopter. Jérémy est un peu comme mon fils.

— C’est donc mon frère, alors.

— Exactement.

— Papa ?

— Oui.

— Je voudrais que tu saches que, quoi qu’il arrive dans le futur, tu dois continuer à avoir la foi.

— Oui, bien sûr. Mais…

— Tu dois me faire confiance. Même si tous les éléments indiquent le contraire. Tu dois me faire confiance.

— Mais de quoi parles-tu exactement ?

— Simplement, promets-moi que tu garderas toujours espoir.

— Oui, je te le promets.

— Très bien. Je t’envoie les photos sur ton téléphone. Ce soir, tu recevras un message t’informant du déroulement de l’opération « Renard du désert ». Je dois y aller. Il nous reste encore quelques réglages et derniers préparatifs avant ce soir. Je vais aller au labo rejoindre Rob.

— D’accord. Bon courage. On est tous avec vous. Je t’embrasse très fort.

— Merci. Papa ?

— Oui.

— Je t’aime.

— Moi aussi, je t’aime

17 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
Post: Blog2_Post
bottom of page